C'est un problème ? Et pourquoi ? Etes-vous d’accord avec cette déclaration ?
J’adore me poser des questions et je n’empêche personne de ne pas s’en poser.
Pourquoi faire cette injonction "Il ne faut pas se poser trop de questions" ?
Doit-on comprendre que se poser des questions, visiblement, ça gêne ?
Se poser des questions c’est chercher à comprendre, ne pas accepter les yeux fermés, mettre du sens, préserver sa liberté de penser, sa liberté de choisir. C’est aussi accepter de ne pas savoir, c’est se remettre en question, c’est aller vers l’inconnu.
Alors oui, ça peut être inconfortable voire carrément dérangeant. Et puis, chacun son truc, et il y a un temps pour tout probablement. Nous avons les uns et les autres des fonctionnements différents, parce que des besoins différents, une histoire propre, un ensemble de bagages singuliers etc… Parfois, on se sent donc en capacité de le faire, et d’autres fois non. Pas de jugement à avoir, l’essentiel étant de se respecter, de faire ce qu’on peut et/ou ce qu’on veut au moment où cela se présente.
Donc oui, on peut ne pas se poser de question si on le souhaite ou si on ne peut pas.
Dans certains contextes particuliers, il est préférable d'ailleurs de ne pas se poser de question dans un premier temps, notamment quand la situation requiert avant tout d’agir, et si possible le plus rapidement possible. Dans un second temps, pour ces mêmes situations, il peut être pertinent de s’interroger pour comprendre ce qui s’est passé, pour analyser la réponse apportée et son efficacité, pour se préparer aux prochaines fois.
Peut-on se poser TROP de questions ?
La notion de « trop » implique une évaluation, un jugement porté sur ce qui est censé être suffisant, pas assez ou excessif. Autant dire : « libre à chacun » de déterminer ce qui est suffisant ou pas, selon les contextes et bien d’autres facteurs personnels.
Il arrive que certaines personnes évoquent leur difficulté à ne jamais voir le bout du bout de leur raisonnement. D'autres se sentent envahies par les nombreuses et fréquentes questions de leur entourage, qui plus est, de la part de celles et ceux qui semblent ne jamais se satisfaire des réponses apportées.
Se poser des questions n’est pas forcément se prendre la tête, "être" compliqué·e ou chercher la petite bête. On peut aimer ça, en avoir besoin, y trouver une utilité.
Se poser des questions n’est pas réservé aux gens dits ou perçus comme plus cérébral, ce n’est pas réservé aux « intellos ». L’exercice est permis à qui veut, qui en ressent le besoin, du moment que vous êtes doté d’un cerveau ! D’ailleurs, nous le faisons tous pluri-quotidiennement à divers degrés, a minima.
La frustration vient peut-être parfois de la complexité des sujets soulevés, des moyens et/ou méthodes pour parvenir à trouver les informations, de l’urgence du besoin de réponses, de la manière dont on parvient à s’approprier ces nouvelles connaissances, à les intégrer.
Se questionner, se demander pourquoi, comment, quel intérêt etc… permet d’ouvrir une fenêtre sur l’ensemble des possibles. On se rend compte que rien n’est jamais définitif, sûr, acquis, tout peut être revisité.
Cela invite à adopter une certaine perception de la vie, des événements, de nos choix. Cela invite à relativiser, à faire preuve d’humilité, et à accepter une dose d’incertitude, de doute.
Je peux donc partir d’un questionnement et aboutir à une ou des réponses qui ne « m’arrangent » pas, ou provoquent du désarroi, de l’anxiété, etc… .
Des exemples il en existe à l’infini bien évidemment, des questions les plus pragmatiques aux plus métaphysiques.
Pour s'accommoder de l'inconfort que cela peut générer, certain·e·s vont discréditer l’info, la laisser tomber, en chercher une autre plus congruente avec ce qu’ils attendent, d’autres vont relever le défi, et utiliser ces nouveaux éléments.
Les questions que l’on se pose sont liées à certains de nos besoins. Elles sont donc précieuses car elles permettent de cheminer vers les réponses les plus appropriées à notre situation personnelle, des réponses ciblées. Elles arrivent d’elles-même, ce qui ne signifie pas qu’il est toujours aisé de décoder le besoin sous-jacent.
Les questions que l’on se pose remettent parfois en question les normes, l’ordre établi, des modes opératoires ancrés, des règles implicites… tous ces éléments qui semblent simplifier la vie, qui donnent une lecture facilitée des choses, arrangent certaines personnes, rassurent. Pourquoi aller interroger ce que nous sommes déjà censés savoir ou connaître, pardi !?
Ces questions peuvent donc déranger, perturber celles et ceux qui n’éprouvent pas le besoin d’évolution, de changement et qui se trouvaient bien là où ils/elles étaient. Il est tout de même rare et improbable que le monde qui nous entoure, quelqu’en soit l’échelle, n’évolue pas, ne bouge pas, ne change pas. Que cela vienne de nos questions ou pas. Alors, oui, on peut dépenser beaucoup d’énergie à vouloir maintenir des statu quo, mais n’est-ce pas en vain ? On peut se sentir prêt·e ou pas, avoir besoin de plus ou moins de temps, d’un rythme plus ou moins lent ou rapide, de prendre un chemin plutôt qu’un autre, mais dans tous les cas, les choses bougent.
Comment savoir si on se pose les "bonnes" questions ?
Si votre question n’est pas orientée, guidée par ce que vous espérez trouver comme réponse a priori - car nous avons, nous, Êtres humains, une forte propension à percevoir ce qui vient confirmer ce que l’on croit déjà, ou que l’on veut croire - cette question devrait vous faire cheminer.
Si votre question ne relève pas d'une mécanique anxieuse invalidante qui fait tourner en rond le plus souvent.
Vous trouvez sur le net des listes de quoi, qui, quand, comment, où etc… . Pourquoi pas ! Il n’y a pas vraiment de recette. Le tout est de se lancer avec une 1ére question qui peut en amener une autre, jusqu’à celle qui vous parle davantage et qui vous donne l’envie d’approfondir plus. En cherchant des informations, d’autres questionnements vont surgir, à vous de choisir ceux qui vous parlent le plus et ainsi de suite. Parfois, il est judicieux de faire appel à l’aide d’un·e psychologue dont l’art consiste en partie à proposer les questions les plus pertinentes pour vous.
A quel moment cesser de se questionner ?
Dès que la ou les réponses ou parties de réponse vous apporte un mieux-être. Le plus souvent, on n’obtient pas une réponse parfaite et idéalement complète. C’est peu probable et ça n’est pas un souci. Se questionner n’est pas trouver réponse à tout, ni se créer de nouvelles certitudes définitives. Il s’agit davantage d’une orientation, de quelque chose de nouveau à expérimenter, à vivre jusqu’à ce que cela nous amène à nous questionner à nouveau. Un éternel recommencement, une continuité, de quoi ne jamais s’ennuyer, de quoi rester curieux·se !
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