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LA COLÈRE "saine"

« (…) une colère peut être légitime, constructive » (a)


Pourquoi se met-on en colère ?


Le plus souvent, la colère apparaît dès lors que l’on estime que 4 éléments sont réunis :


1. Ce qui est en train de se passer va à l’encontre de ce qu’on attend. Par conséquent, on ne pourra pas obtenir la satisfaction de certains de nos besoins.

2. Ce qui arrive est perçu comme fait intentionnellement (ce n’est ni une maladresse, ni un accident…)

3. La situation, ainsi provoquée, va à l’encontre de certaines de nos valeurs.

4. Et, dernier élément, on considère que la colère pourra amener à une remise en question de la situation, ou une sorte de « réparation ».


En quoi est-ce utile d’être en colère ?


Comme toute émotion, la colère a deux fonctions : se préparer à agir et transmettre une information.

Être en colère permet, à la fois, de se rendre compte que nos limites sont dépassées, ou sont sur le point de l’être, et d’en avertir autrui. La colère informe l’autre que ce qui est important pour nous n’est pas respecté, et qu’il devient nécessaire que cela change.

Ainsi, la colère prépare à agir pour :

- Faire cesser ce qui ne nous convient pas

- Susciter chez l’autre une réaction différente afin qu’il/elle respecte nos limites

- Trouver une autre solution, commune à soi et l’autre


Est-il légitime de se mettre en colère ?


La colère a souvent « mauvaise presse », en raison de la confusion faite entre agressivité et colère. Or « colère » n’est pas synonyme d’agressivité.

Nous venons, en effet, de comprendre que la colère, comme toute émotion, est utile car porteuse d’un message. Ce message nous renseigne sur nos besoins et leur satisfaction.


Il y a agressivité, si, face à ces besoins frustrés, notre colère prend la forme d’une intention de nuire, d’humilier ou de contraindre l’autre.


Qu’est-ce qui conduit à perdre le contrôle ?


« Lorsqu'une personne est en colère, elle a tendance à se concentrer sur les raisons qui font que sa colère est justifiée et à négliger les conséquences. » « Puisque l’événement a déclenché la colère, on a tendance à croire qu’il est la cause de la colère. Ce n’est pas aussi simple. » (b)


Ce qui cause la colère, c’est la manière dont on évalue la situation. Cette évaluation prend la forme de monologues intérieurs, de choses que l’on se dit, de pensées, qui sont parfois fondées sur des « erreurs » de jugement ou de perception. Nous en faisons tous, tous les jours. C’est pourquoi ces monologues alimentent l’émotion de colère.


1. Ils se focalisent sur nos exigences, c’est-à-dire, ce que l’on juge qui doit ou ne doit pas être.

2. Ils conduisent à dramatiser la situation : cela devient, à nos yeux, inadmissible, anormal…

3. Ils portent sur l’impossibilité présumée d’accepter l’événement. Il est alors perçu comme intolérable, insupportable…

4. Et, ils jugent la valeur personnelle globale de l’autre (par exemples : penser que c’est un idiot·e, fainéant·e, radin·e …)


Alors comment réguler sa colère ?


Contrairement, à ce que l’on imagine parfois, la colère ne diminue pas par le simple fait de la « laisser sortir », et ce, de n’importe quelle façon.

Et inversement, taire sa colère revient à prendre le risque qu’elle continue d’augmenter, puis explose à tout moment, un peu comme une cocotte minute sous pression qu’on laisserait chauffer trop longtemps.

Tout l’enjeu est donc de pouvoir exprimer sa colère sans pour autant exploser, et/ou se comporter de manière agressif·ve.


Pour cela, 4 pistes à utiliser conjointement :


1. Prendre du recul au sens figuré comme au sens propre :


- Si besoin, partir, quitter la situation pour y revenir un peu plus tard en étant plus calme, et ainsi ne pas risquer de dire ou de faire ce qui pourrait être préjudiciable pour nous et pour la relation.

- Appliquer des techniques de relaxation pour retrouver un calme intérieur, ou s’occuper pour mieux supporter cet état, le temps de s’apaiser.


2. Reconsidérer les pensées qui alimentent notre colère


Se questionner en ces termes : « Est-ce que ma colère est utile ? » plutôt que « Est-ce que ma colère est justifiée ? » (b)


- Remplacer ses exigences par des préférences - Relativiser, du mieux qu’on peut, la gravité de la situation - Faire la part des choses entre ce qui est inévitable et ce qui peut être solutionné, pour tenter d’accepter l’inévitable. - Stopper les jugements sur la personne pour se concentrer sur les faits, et essayer de percevoir aussi le point de vue de l’autre


3. Exprimer sa colère de manière affirmée


Il s’agit de pouvoir dire ce qui est important pour soi : ses opinions, ses besoins et ses émotions, dont la colère, tout en respectant les opinions, les besoins et les émotions de l’autre. A défaut de savoir déjà le faire, il existe divers exercices d’affirmation de soi qui permettent d’y parvenir avec un peu d’entrainement.


4. Résoudre le problème


« La colère saine ne cherche pas à nuire, elle cherche une solution. » « La solution à notre colère se construit avec l’autre. Et, si l’autre n’est pas réceptif, vous avez d’autant plus de raisons de laisser exprimer votre colère et de l’accepter. » (a)


Tout ceci peut paraître plus facile à dire qu’à faire… cela peut parfois requérir une aide psychologique pour y voir plus clair, et apprendre à gérer différemment sa colère.



Des questions, des remarques… si vous le souhaitez écrivez-moi via le formulaire de contact : https://www.loeildupsy.fr/loeildupsycontact




(a) http://www.europe1.fr/…/psychologie-nos-conseils-pour-evite… (b) J. Goulet et al., Gestion de la colère : manuel d’information destiné aux patients, www.tccmontreal.com - A.S. Deborde et S. Vanwalleghem, Gestion de la colère par thérapie cognitivo-comportementale, AFTCC vol. 21 (2011) - F. Lelord, C. André, La force des émotions, Odile Jacob


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